Salariés aidants : le médico-social, concerné ou pas?

30 janvier 2023by lesaidantes0
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Des aidants salariés, il en existe dans tous les secteurs. Et le secteur du social et médico-social n’échappe pas à cette règle. Et pourtant, cette ignorance de l’existence de salariés aidants dans leur effectif se répercute inévitablement sur les services que ces professionnels rendent à leur public, et en premier lieu, sur eux-mêmes.

Un équilibre précaire

Connaissez-vous cette histoire ? Laissez-nous vous la conter. c’est l’histoire de deux femmes qui prennent soin des autres. C’est un choix : elles en ont fait leur métier. L’une est soignante dans un Ehpad, l’autre est aide à domicile et aide les personnes dans leur cadre de vie. Elles donnent de leur temps, de leur énergie pour adoucir les difficultés et faciliter la vie de celles et ceux qui ne peuvent plus assurer comme avant des actes de la vie quotidienne. Elles aiment leur métier car, au cœur de tout, il y a l’humain. Leur métier a du sens, rien que pour cela.

Elles savent qu’elles ne sont pas payées à la hauteur de leur investissement. Il paraît qu’il y a des grilles de salaires à respecter, pas trop de possibilité d’agir de ce côté-là. Les salaires sont figés. Toutes les deux travaillent à temps partiel. De manière générale, les conditions d’exercice de leur métier ne sont pas forcément simples. C’est usant. Elles composent, bon gré mal gré.  Mais depuis quelque temps, cette usure s’accentue et personne ne voit que ces deux professionnelles tentent en vain de maintenir un équilibre de plus en plus précaire entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle

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L’alliance des contraires

Parlons de leur vie personnelle justement. Disons-le clairement, elles n’en ont plus. Elles sont aussi aidantes. L’une s’occupe de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, l’autre a un enfant autiste . Leur temps personnel, elle le consacre à leur proche. Un bis répétita de leur vie professionnelle. Elles ne font rien d’autre que ça, être présentes pour eux au quotidien. Pas de respiration. Juste une course de fond qui ne s’arrête jamais. Pour toutes les deux, c’est dur, mais elles font face. Elles s’épuisent à concilier par elles-mêmes les contraires. Mais qui le peut?

Personne ne connaît leur situation personnelle. Elles incarnent parfaitement ce proverbe “les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés”. Elles s’appliquent pour les autres au travail mais se négligent elles-mêmes. La machine commence à s’enrayer. Conséquence, elles font comme les salariés des autres secteurs : elles s’absentent de plus en plus, se mettent en arrêt maladie parce qu’il n’y a plus que cette solution pour souffler et tenir le coup, pensent-elles.

Les sous-entendus

Ces femmes n’en parlent pas à leurs collègues, ni à leur responsable. Pensez-vous, cela ne se fait pas, surtout dans ces métiers-là! Eux-mêmes ne les comprennent pas. Leurs absences désorganisent l’équipe. Des sous-entendus leur sont glissés. Elles entendent :  “Elles n’en foutent vraiment pas une, elles laissent aux autres les corvées dont elles ne veulent pas!” ou bien, “C’est à nous de pallier ce problème, comme s’il n’y avait pas assez de problèmes comme ça!”

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Florilège de plaintes

Les relations avec les personnes qu’elles aident et leur famille se tendent. Et puis, elles arrivent en retard aussi, de plus en plus souvent. Les usagers – comme on le dit dans le jargon du secteur médico-social, s’en plaignent, mais aussi leurs aidants. Par exemple, l’aide à domicile n’est jamais à l’heure. A cause d’elle, certains aidants qui ont une activité professionnelle se mettent en difficulté  : ils arrivent en retard à leur tour à leur travail ou doivent poser un jour de congé pour s’occuper de leur proche. Leur absence pose aussi un problème à leur employeur.

Ces deux professionnelles dévouées voient aussi les incohérences de ce système. Elles s’occupent des autres, mais reçoivent en retour peu de reconnaissance. Elles font du mieux qu’elles le peuvent mais il semble que cela ne semble jamais assez. On ne pointe que leur manquement. Elles se découragent, ne voient plus de sens à ce qu’elles apportent. Mais surtout personne ne demande ce qu’elles vivent, personnellement. Qui se préoccupent d’elles, ces aidantes professionnelles, elles-mêmes aidantes de leur proche? Épuisées, l’une d’elles démissionne, l’autre s’est mise en arrêt maladie pour une durée indéterminée.

Confusion terminologique

Cette histoire, à peine exagérée, raconte de manière synthétique la réalité de ce que vivent les professionnels impliqués dans le “prendre soin de l’autre”. Par nos interventions et notre regard extérieur, nous avons pu mettre en lumière ce point auprès des structures du secteur médico-social dont elles-mêmes n’avaient pas conscience. Elles ne voyaient pas que leurs salariés étaient aussi touchés par l’aidance. Dans ces échanges, nous avons également remarqué -confusion fréquente- que ces employeurs confondaient être un “aidant professionnel » avec être « salarié aidant”. Le but de nos intervention était, entre autres, de clarifier les missions que les salariés effectuent au sein de leur vie professionnelle (donc dans le cadre d’un contrat de travail) et le fait d’être un aidant dans sa vie personnelle (de manière bénévole).

Ces salariés aidants, dont ces employeurs ne prennent pas en compte la réalité personnelle, s’absentent plus fréquemment et se désengagent peu à peu. Résultat : cela se ressent dans les services rendus aux personnes dont ils s’occupent. Ce sujet placé à la marge constitue un “angle mort”. Mais s’il n’est pas traité, il peut engendrer des conséquences délétères sur l’ensemble de l’organisation intérieure comme extérieure.

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Le bouche à oreille “attractif”

Il est possible de sortir de ce cercle vicieux en n’ignorant pas ce qui se passe réellement en interne. Les employeurs du secteur qui se donnent les moyens d’agir pour leurs salariés aidants – donc de manière concrète et préventive- voient la pratique professionnelle de ces mêmes salariés, à destination des publics fragilisés dont ils s’occupent, s’améliorer. Ainsi pris en considération, ils évitent aussi d’associer leur métier avec “abnégation” et “sacrifice” quand il s’agit de prendre soin des autres.

Nous, Les Aidantes & Co, nous participons à une reconnaissance de la qualité d’aidant professionnel comme de proche aidant au sein des équipes par le biais d’ateliers de sensibilisation à destination de tous les salariés, de formation de managers sur la façon de détecter les collaborateurs aidants dans leur équipe et de les accompagner. Nous recensons également les bonnes pratiques managériales déjà mises en place et les valorisons au sein des structures pour que ces pratiques soient communes à l’ensemble des managers.

Ces actions pour tous nos clients du médico-social ont un réel impact puisque leurs salariés, en confiance, osent leur parler de leur situation. Ce que vous pouvez imaginer, améliore grandement l’ambiance générale, fédère et fidélise l’ensemble des salariés.

Quoi de mieux, en effet, pour un secteur en manque de personnel de faire savoir – en interne comme en externe- que les structures du médico-social prennent aussi soin de leurs salariés? Sachez-le, le bouche-à-oreille fonctionne très bien dans ce sens là, aussi!

Et de votre côté, voulez-vous agir dans ce sens? Prenons rendez-vous pour un entretien de 30 minutes et faire le point sur vos besoins.

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